Vu le succès des San-Antonio, les éditeurs ont exhumé un ouvrage de ses débuts par pur mercantilisme. Ce livre s'appelle "Les Confessions de l'Ange Noir".
Voici ce que Dard en à écrit :
"C'est marrant comme ils sont écumeurs, les Editeurs. Cette manie qu'ils ont, une chose qui marche, de lui racler les os, d'en sucer la moelle et de mettre à bouillir ce qui reste pour en faire un consommé.
Note qu'ils bâtissent notre fortune en agissant ainsi, les chéris. Il tiennent à ce qu'on manque de rien, nous autres z'auteurs ; à ce qu'on travaille bien à l'aise dans les conforts productifs. Et ils ont raison : ça incite.
Pour t'en tenir à leur nécrophagie, je vois, moi, la manière exquise qu'il déterrent de la fosse commune les cadavres de mon époque dents-longues-haleine-fraîche ! La dextérité qu'ils mettent à les ressusciter, à les toiletter, à les farder et à les lancer sur le marché.
Va gagner ta vie somnambule!
Ainsi de « L'Ange Noir ».
Du temps que je la pilais, histoire de me dépanner l'estom', j'avais pondu cette prose surchoix.
Un vrai nectar!
Du San-Antonio d'avant San-Antonio, en somme.
Tu vas voir tout y était déjà : la trouduculence, la connerie, le m'enfoutisme, et même le reste.
Surtout le reste !
Sauf que l'Ange Noir n'est pas un policier héroïque mais un vilain massacreur.
Et voilà qu'il a obtenu une remise de peine.
Je le croyais condamné à perpette : mon œil!
Il retourne au charbon, le doigt sur la gâchette.
Fringué à neuf, mon tueur de charme part conquérir un public.
Un conseil, jolie fillette : si tu l'aperçois, change de trottoir."
SAN-ANTONIO