il me semble effectivement que la société (surtout de consommation mais pas que, il suffit de voir la querelle des anciens et des nouveaux avec ce bon vieux Marivaux qui fait de la scatophilie avec Homère ^^) aime cette "bataille" cela permet de créer une tension et parfois un dynamisme.
Mais ce qui me semble intéressant ce sont les liens. Marivaux ne moquait pas Homère mais son utilisation poussiéreuse (et la tension autour de sa retraduction actuelle, montre combien ce n'est pas terminé). On retient souvent Du Bellay, à raison, comme marqueur pour la langue, il demandait de ne pas faire comme en Italie c'est-à-dire de ne pas adorer les anciens dans le but de les copier mais bien de prendre exemple sur eux.
Il en va de même en musique (et ailleurs), on a survendu la guerre beatles, stones ou la guerre des punks contre leurs prédécesseurs mais beaucoup de ces groupes (pas forcément les plus médiatiques, j'en conviens) ont su écouter le ska et avaient potassé leur pink floyd. Pour continuer, il faut savoir retourner en arrière pour réinterpréter ce qui semble acquis, ça ne donne pas forcément de "bonnes choses" mais ça remet en cause et ça force à ouvrir les yeux et à interroger le changement.
personnellement, je n'écoute que peu de musique "actuelle" (et même dans ce cas, je privilégie beaucoup des artistes proches de mes goûts originaux) mais cela m'intéresse de comprendre son fonctionnement, ses ramifications, plutôt que de juger d'emblée. Je ne pense pas que les beatles (et quelques autres) soient foncièrement heureux d'être perçus uniquement comme des balises, des repères, des monuments indépassables, alors qu'ils cherchaient à se faire plaisir en jouant ce qu'ils aimaient et en proposant autre chose. Du coup, si c'est pour chantonner "eight days a week" sans avoir poussé jusque Zakir Hussain, c'est dommage (et l'un n'empêche pas l'autre ^^).