la problématique c'est qu'il y a toujours une forme de "spectre du modèle scientifique" (mathématique et science physique) qui plane au-dessus de tout ça, du coup on se retrouve avec une vision souvent scientiste (avec en arrière fond le commerce pharmaceutique) ou une vision analytique (avec en arrière fond un certain romantisme littéraire)
ainsi, soit on s'en écarte du modèle scientifique et l'on retrouve des bouts d'un peu de tout (psychanalyse, religion, chamanisme etc) qui font appel à la croyance, avec un fonctionnement plus ou moins aléatoire car subjectif et culturel (coucou à Tobie Nathan qui l'explique très bien)
soit on essaie de s'en approcher et l'on tombe sur des pratiques déshumanisées au possible.
parce que bon, la psychanalyse (enfin "les psychanalyses") ça permet effectivement de prendre des chemins de traverses, d'explorer, d'analyser, de réfléchir... et ça peut aller dans le bon sens. Mais, malheureusement je côtoie encore des gens qui enseignent et pratiquent des trucs hors d'âge et dangereux (dire texto à la mère d'un enfant ayant de graves troubles du comportement que c'est de sa faute parce qu'elle ne l'a pas assez aimé avant de se lancer dans une diatribe plein de jargon... c'est moyen).
toutefois, je côtoie également des médecins cons qui prescrivent des pilules en paquet à distribuer comme des bonbons et qui se foutent de l'accompagnement du patient (en psychiatrie et pas en psychiatrie). Ou alors, l'accompagnement se résume, pour les plus riches, à de la réalité virtuelle et l'on s'approche de la reprogrammation (sisi). Il est toujours rigolo de voir des patients attendre la visite du médecin parce que c'est un lien (social mais aussi affectif, parce que c'est une écoute) et de voir la direction supprimer ces visites parce que c'est "une perte de temps"... lol
entre les deux, on ne s'étonne pas que l'homéopathie puisse fonctionner, on sait bien que les "médicaments" ne fonctionnent pas, mais un rendez-vous chez un homéopathe dure sensiblement plus longtemps que chez un médecin généraliste, de fait le patient se sent écouté, pris en charge, pris en considération et oui l'effet placebo (déjà présent quand on file des cachets - en fonction de la taille, forme, couleur du dit cachet) joue vraiment à plein dans ce cas (pas uniquement l'effet placebo, il y a tout simplement le fait d'avoir un lien).
[ici je conseille également le bouquin que conseille Aubert et je renvoie à Ehrenberg que j'ai déjà mentionné plus haut, il parle de la notion de "compétitivité" du moi dans la société actuelle, notamment]
et encore à un autre niveau, les thérapies cognitivo-comportementales, la résilience et autres "techniques" sont enseignées n'importe comment en management pour permettre du profit (ça, c'est une partie de mon quotidien que de voir ces "techniques" bazardées à des mômes comme autant de vérités sur le comportement humain, des vérités qui leur permettront de gérer, manager, séduire, profiter et abuser en tout quiétude et paix de l'âme).
sinon, on peut voir ça sous un angle systémique et plus cynique : les anxiolytiques, antidépresseurs, machins à base de plante, détox en tout genre, se vendent ou se prescrivent toujours comme des petits pains et le taux de suicide (nombre de tentatives chez les jeunes et taux de réussite chez les adultes - surtout les hommes, pour le coup) se porte également très bien.
C'est dire si toutes ces techniques fonctionnent