Je rebondis (boing) sur le message de Claire pour préciser un peu mon propos...
ce qui me dérange, au final, ce n'est pas tant le côté "public"... c'est comme les happenings et les performances, si on devait se retenir en expression artistique et s'en tenir à des carcans on se ferait vite chier... et le théâtre n'aurait que peu de sens (entre autre)...
mais vraiment le côté "plaintif" de l'affaire...
il me fait (pour prendre un exemple ailleurs) l'effet inverse de la série Sandman (un comic de nail gaiman)... dans laquelle, on parle d'adolescent en proie au doute, à la torture des sentiments et des passions, se posant milles questions, désabusé de tout, enfermé dans une forme assez gothique et caricaturale... avec des considérations sur l'imaginaire et le rêve y allant parfois avec l'artillerie lourde, lorsque l'auteur fait allusion à un mythe c'est souvent avec de gros sabots... [la série, assez longue, ne se limite pas à ça, mais son "image" très 80-90' lui donne ce cachet étrange, emprunt d'une dose de the cure je dirais]...
et pourtant, c'est "juste", très bien écrit, jamais dans le pseudo-pathos lacrymal type étudiant en lettre en mal de vivre qui se doit d'étaler sa culture en faisant des références à toutes les tragédies antérieures.. parce que lui c'est pas pareil, lui son destin est pareil à celui de phèdre (de ce bon vieux racine oeuf corse).
ça donne envie de lire, envie de découvrir, ça rend curieux, on se met à réfléchir (sisi) sur la notion d'écriture, sur ce qu'est un conte, un mythe, une légende...
bref, c'est d'une vigueur et d'une intelligence de propos... qui déstabilise les poncifs utilisés.
alors... pour moi cette chanson, c'est exactement l'inverse... une intention sans doute franche et subtile, une volonté de musicalité, de sonné juste, de trouver le bon ton, le bon axe, la bonne image, la bonne voix... une volonté de création...
et puis d'un coup... (et là, je rejoins à nouveau Aubert)... les tics d'écriture font leur apparition... et ça devient, juste plombé par des images facile (je dis facile, non pas parce que mal écrite ou déjà vu... mais parce que sans se fouler, sans rien de surprenant)... et ça tombe dans la plainte.
Mais la plainte hésitante... sans réelle retenue, sans réelle rage... en équilibre entre les deux, parce qu'il faut que le son de la guitare soit juste, que le râle de désespoir soit pil poil bien calibré, que l'effet escompté soit au rendez vous...
ce sont les raisons qui m'ont fait "quitter" dominique A, dont je continue de trouver certaines compos très bien pareil, une forme de boule de poil de tic, qui rompent le charme du spectacle de marionnette... que je retrouve dans ce titre...
see you
...