Denis Robert fut bien courageux.
Clearstream: Denis Robert jette l’éponge, «une victoire de la censure»
Parallèlement, les juges chargés du dossier de dénonciation calomnieuse Clearstream ont accepté de rouvrir l'enquête judiciaire, clôturée le 22 février, pour mieux cerner le rôle de Dominique de Villepin dans cette affaire, comme le leur a demandé le parquet de Paris.
Clearstream était devenu une obsession. Après avoir été condamné à verser 5.000 euros de dommages et intérêts à la chambre de compensation luxembourgeoise pour diffamation, le journaliste Denis Robert jette l’éponge et promet de ne plus parler de Clearstream. En conséquence, son blog ferme et il ne répondra plus à la presse.
Huit ans de combat personnel s’achèvent sur ce cruel aveu d’échec: «Vous vouliez que je me taise. Je me tais. […] C’est une victoire de Clearstream, de ses avocats, de ses juristes, de ses dirigeants, des banquiers de son conseil d’administration. Une victoire de la censure», écrit Denis Robert dans sa lettre d’adieux sur son blog.
L’enquête avec les tripes
Le porte-parole de Clearstream, Bruno Rossignol, lisait le blog de Denis Robert avec assiduité. «On ne s’attendait à rien, c’est une surprise», commente t-il pour 20minutes.fr. «Mais Denis Robert ne prend pas cette décision uniquement à cause du procès perdu contre Clearsteam. Si j’ai bien lu son blog, il évoque aussi le ras-le-bol suite à la décision du parquet de Paris de le renvoyer en correctionnel pour recel d’abus de confiance et recel de vol de documents bancaires».
Clearstream était devenu une obsession pour le journaliste: «Je suis entré dans un cercle vicieux: plus Clearstream m’attaque plus je me défends, plus je me défends plus je prends des risques», reconnaît Denis Robert. Cette manière d’enquêter avec les tripes et d’en faire un combat personnel avait fait du journaliste un ovni dans la profession et avait en partie discrédité son travail pourtant solide.
Denis Robert tiendra t-il sa promesse?
«J’ai le sentiment d’être plus poursuivi et sanctionné en écrivant sur la délinquance financière que si je faisais une apologie du nazisme ou du viol de la vie privée. Au bout d’un moment, cela n’a plus de sens, sinon, celui de donner du travail à l’avocat et aux juristes de Clearstream», écrit encore Denis Robert. Reste à savoir s’il tiendra sa promesse de ne plus parler, sachant que ses ennuis judiciaires ne sont pas finis.
Source: http://www.20minutes.fr/article/236552/ ... ensure.php