Voici donc le troisième album d'Arman Méliès et autant le dire tout de suite, je ne connais pas ses deux précédents. Si vous êtes comme moi tombés sous le charme du dernier album de Bashung, vous savez qu'Arman Méliès y a activement participé, avec Gaëtan Roussel, compère Manset et Joseph d'Anvers.
D'où une certaine curiosité par arpport à ce "Casino" à la belle pochette, où pour une fois on ne voit pas la trombine du chanteur, habitude bien franchouille pourtant. Je dois dire que lorsque j'ai entendu parler pour la première fois d'Arman Méliès, ce pseudo mixant Arman le compresseur mercantile et Georges Méliès l'inventeur des trucages cinématographiques ne m'a rien fait augurer de bon.
Et bien, il faut croire que j'avais tout faux, tant ce "Casino" est un album magique! Orchestrations de cordes, nappes de synthés, voix aux accents mélancoliques... Et les textes sont superbes, avec une prédominance de la figure du rejet, qui suspend l'auditeur aux lèvres du chanteur : "Belem / Te souviens tu? / Que sont nos promesses / Devenues? / Quelle faille en tes remparts / A pu provoquer / La rupture?".
Avec des morceaux magnifiques tel le "Soupir du monde" (et un irrésistible gimmick de synthé) ou "Papier carbone", ou même la belle reprise d' "Amoureux solitaires", ou la chanson titre "Casino", Méliès entre dans la cour de ceux qui vont compter dans les vingt ans qui viennent...
RB