le petit névrosé
(traité de psychanalyse amusante)
lorsqu'il naît, le petit enfant a un long chemin a parcourir jusqu'à atteindre LA PLEINE MATURITE DU STADE GENITAL. A chaque stade, il investit plus une partie de son corps, ses fonctions et leurs dérivées, puis passe au suivant par glissements laborieux et vertigineux, gardant dans sa poche quelques billes roses ou brunes des stades précédents. Plus il est aimé et éduqué correctement plus il garde de billes roses; plus il est misérable et entouré de parents névrosés plus il collectionne les billes brunes.
il y a:
-le stade oral, surinvestissement de la bouche, des joies du sein, de l'agrippement, de la dépendance, du gazouillis.
billes roses: les bons repas partagés ou solitaires, la parole, le chant, les baisers.
billes brunes: la dépendance, affective, alimentaire ou toxicomaniaque, la passivité.
-le stade anal: surinvestissement de l'anus, déféquer, retenir, barbouiller, maîtriser un objet interne, devenir propre, salir.
billes roses: l'économie, la peinture, le rangement, la maîtrise, le jardinage, la précision,
billes brunes: l'avarice, la maîtrise sadique de l'autre, la maniaquerie, la retenue excessive des émotions, la peur du sale.
la névrose caractéristique est la névrose obsessionnelle.
-le stade phallique : surinvestissement du phallus. Qu'il en ait un (forcément plus petit et moins bien utilisé que celui de papa, forcément réduit le plus souvent à un pénis).....ou qu'elle n'en ait pas, attendant avec patience qu'un bébé vienne en tenir lieu, (comme maman, mais forcément pas celui de papa).
billes roses: la force, ce qui brille, ce qui est magique, ce qui est pointu et fait des trous ou entre dans des trous. La beauté du diable qui ensorcelle. Le charme, être regardé et admiré, la compétition. Courir vite, lancer, combattre, voler, le courage, l'éloquence, l'intelligence.
billes brunes: les mêmes: les armes, blesser, tuer, être le plus fort celui qui a le dessus, être la plus belle celle qui fait pâlir les autres. Mais aussi la douleur d'être petit(e), laid(e), nul(le), faible, hanté(e) par la jalousie et l'agressivité, la peur d'être blessé ou malade, l'investissement d'un corps souffrant. Faire son cinéma, s'exhiber.
le stade phallique est caractéristique de la névrose hystérique, aussi fréquent chez les hommes que chez les femmes, je trouve, mais pour des raisons assez évidentes les symptômes sont légèrement différents et les hommes ont tellement voulu ne pas souffrir de ces humiliantes faiblesses qui leur ont donné un nom qui les en exemptait définitivement: l'hystérie.
la névrose phobique en est le revers et souvent l'accompagne.
Tout ça bien sûr très schématique, beaucoup plus mélangé dans la réalité, et qui se superpose à de nombreux autres mécanismes.
et je ne parle pas des psychoses ni des états limites.