Nouvel album de Manset - À bord du Blossom

[Lionel]

Au sujet du Blossom, je vous encourage une nouvelle fois à écouter l'album sans les intermèdes lus, c'est vraiment un autre (et meilleur) album.
C'est d'ailleurs ce que conseille Télérama "On lèsera sa Majesté en détricotant l'œuvre et en oubliant les transitions".
(on renotera que ces transitions lui ont été inspirées par une remarque de Parlophone Warner)

[roland65]

Au sujet du Blossom, je vous encourage une nouvelle fois à écouter l'album sans les intermèdes lus, c'est vraiment un autre (et meilleur) album.

C'est très vrai, néanmoins la production (avec ces voix aiguës et désagréables) me gêne...

[roland65]

Interview dans Paris-Match : ici.

[Emmanuel]

Après plusieurs écoutes, je trouve l'album assez bancal mais avec quelques très grandes chansons tout de même. Il est nettement supérieur au précédent en tout cas. En revanche, un titre comme "Le fils du roi" ressemble à un inédit de "Manitoba ne répond plus"...

[roland65]

Il est nettement supérieur au précédent en tout cas.

Moi c'est l'inverse, je trouve Aphrodite globalement meilleur (sauf "Comme un arbre ses fruits") car plus homogène, mais Blossom a quand même trois perles (Manila Bay, Une chambre à la Havane et La vierge pleure), en effet meilleures (selon moi) que la plupart des titres d'Aphrodite...

C'est quand même le premier album de Manset pour lequel je lis ici si peu de réactions...

[Monfreid...]

sur le manque de réaction, c'est peut-être qu'il n'y a pas grand chose à dire.

en étant gentil dans mes comparaisons, je dirais qu'il en va de même pour les derniers neil young, mccartney ou dylan. On sait d'avance ce que l'on va écouter, la com'' relayée par la presse a bien fait le boulot, on s'arrêtera sur un ou deux titres parce que proches de nos favoris ou parce qu'étonnant mais dans l'absolu les années de créativité sont loin derrière et ces artistes ne nous surprennent plus.
Alors, les artistes populaires d'antan étaient majestueux et flamboyant, impossible de passer outre, même la fatigue d'un Dylan écrasé par son succès donnait lieu à des commentaires (période retraite à woodstock, donc). Manset était taiseux et proposait des paroles rares (parfois en privilégiant nettement la musique), il y avait de la place pour l'imaginaire et l'analyse. Il est devenu bavard, il se recycle musicalement et tout est déjà dit en interview ou par les journalistes. Le point commun est là désormais, on continue à plus parler de Dylan que de Manset mais l'approche est la même, les médias (j'entends tv, radio, journaux) répètent les mêmes choses et les auditeurs savent à quoi s'attendre : deux, trois titres qui sortent du lot et qu'ils vont pouvoir ajouter à leur compilation personnelle.
Il y a les albums marquants sont qui nous ont bouleversés et dont on accepte tous les titres, les albums que l'on revisite ou que l'on délaisse un peu (chacun les siens) et puis les derniers qui s'accumulent, qui prennent la poussière et dont on conserve un ou deux morceaux parce que "bon, faut bien les rentabiliser et faire vibrer la flamme"

Pour moi le héros type Conrad a laissé la place à un vieux barbon digne de Molière (et puis franchement le picture disc de comme un guerrier ça avait de la gueule c'était épique et bien autre chose que ses auto portraits lisses actuels) mais au-delà de ce type d'avis, il me semble qu'il n'y a plus guère à découvrir dans ses productions parce qu'elles n'ont plus rien de rares ou de surprenantes, on les aborde comme on aborde toutes les autres sorties venants des artistes de cette génération.

[Lionel]

Débarrassé de ses premières scories, l'album s'avère au final pas si inintéressant. On aimerait encore tailler et enlever le gras (les voix féminines, la voix de l'enfant, les cris des oiseaux qui sont autant de choses qui tirent l'ensemble vers le bas).

Je ne suis pas si emballé que ça par "La chambre à la Havane" et "La vierge qui pleure".
Etonnamment, Manset aborde dans cet album sous des aspects XIXème siècle des sujets très actuels: les fake-news dans "On nous ment", le mouvement "me too" dans le dernier titre (belle et grosse scorie qui ne passe au travers des mailles du crible, à mon goût). Mais celui qui résonne particulièrement en phase avec l'actualité (le Brésil récemment, l'Italie, la Pologne, la Tchéquie, la Hongrie, etc.) et que je trouve très réussi est le "Fils du roi".
Quel texte, quelle mélodie, quelle orchestration !
Certes, à ma première écoute, je me suis dit que l'image du "vent soulevant" faisait fortement penser au ludion du chant du cygne et je ne parle pas même du "cheval" qui est habituel du bestiaire mansétien. Mais, bon sang, ça marche (en tout cas, chez moi).

Comme le souligne Monfreid, ça fait qu'un seul titre exceptionnel... Mais je prends... je prends !

[roland65]

que je trouve très réussi est le "Fils du roi".

Marrant, moi ce titre m'indiffère... Je n'ai d'ailleurs par réussi à comprendre de qui, de quoi il parle ? De Siddhartha, peut-être ?

[François M.]

Hello,
Je ne suis pas assidu à ce forum mais cela fait toujours plaisir de vous lire.
Je trouve que c’est plutôt un bon Manset, relativement aux quelques horreurs que l’on a eu à subir ces dernières années, reprises sans intérêt (ratées ou moins bien que les originaux), etc.
Les musiques sont biens (mieux), les guitares sont belles, Manset chante (et non lit) pas trop mal, c’est un peu moins verbeux.
Je ne vois pas le problème des voix féminines et chants d’oiseaux.
Mention spéciale pour Le fils du Roi, où on retrouve un certain cachet, «  inspiration »...
Je m’etonne qu’il n’y ait pas plus de commentaires sur La Chambre à la Havanne et son tourisme « sentimental » un peu laborieux, mais pas désagréable érotisme tropical porté par des orchestrations soignées (couvre lit de satin rose que mordait le bout de ses dents...). Sans parler de Pouquoi les femmes. Bon, cela a le mérite de la sincérité et du courage de ramer à contre courant telle Catherine Deneuve dans l’affaire me too. De là à faire une bonne chanson...

Pour le reste, d’accord avec Monfreid et autres.
Manset a 73 ans, il ne faut pas s’attendre à être renversé par son chant et surpris par ses chansons...

[roland65]

Je ne vois pas le problème des voix féminines et chants d’oiseaux.

Moi non plus, mais je l'entends !

Salut François, ravi de te lire...

[Lucile]

Il n'a pas fini de ramer à contre courant. Les femmes sont devenues émancipées et c'est ce qui le dérange.

Ainsi, il déplore que les filles fassent des études (par exemple).

GG ne digère pas la fin du patriarcat. Pauv' petit gars... Il va devoir s'adapter.

Courage GG, l'être humain est adaptable, tu es un être humain, tu vas t'adapter...

[42KM195]

bien d'accord avec François M , commentaires très pertinents
Quant à évier les intermèdes , c'est comme lire une page sur deux d'un roman ou détruire une partie d'un tableau de Banksy
l'oeuvre n'est plus tout à fait la même

[42KM195]

bien d'accord avec François M , commentaires très pertinents
"la chambre à la Havane " numéro 511 ?
Quant à éviter les intermèdes , c'est comme lire une page sur deux d'un roman ou détruire une partie d'un tableau de Banksy
l'oeuvre n'est plus tout à fait la même

[Lionel]

l'oeuvre n'est plus tout à fait la même

Complètement d'accord, et c'est bien ce qui m'inquiète...

Marrant, moi ce titre m'indiffère... Je n'ai d'ailleurs par réussi à comprendre de qui, de quoi il parle ? De Siddhartha, peut-être ?

Le texte est certes assez cryptique mais les évocations fonctionnent chez moi et rendent le tout cohérent.
Et cette phrase où il explique que le mal et le bien finissent par se confondre dans l'esprit des gens me semble bien correspondre avec ce qui est en train de se passer un peu partout.

[Arthur Gordon Pym]

bien d'accord avec François M , commentaires très pertinents
"la chambre à la Havane " numéro 511 ?
Quant à éviter les intermèdes , c'est comme lire une page sur deux d'un roman ou détruire une partie d'un tableau de Banksy
l'oeuvre n'est plus tout à fait la même

Une autre interprétation possible : éviter les intermèdes, c'est comme sauter les pages de pub dans les magazines (parfois une page sur deux). Dans ce cas ça ne change pas la nature de l'article qu'on lit puisque la suite se situe au verso de la page de pub. En suivant la même logique, on peut donc sauter les intermèdes parlés sans changer le fond de l'œuvre musicale. Evidemment, si l'on retire toutes publicités du magazine, ce dernier sera beaucoup moins épais, il sera plus léger, moins coloré et beaucoup plus cher ; il sera donc très différent de l'original mais l'essentiel (les articles à lire) sera sauvegardé. Alors...