par Monfreid... » 23 Nov 2018, 08:58
On retrouve cette histoire de "voix" de l'inspiration un peu partout dans les arts (ça touche beaucoup d'artiste, même le fantastique avec le mythe selon lequel l'auteur de Conan entendait ce type de voix).
on peut y voir un aspect ludique et contraignant ou s'enfoncer dans le mysticisme.
Personnellement les gars qui, comme Léo Ferré, entendent des voix ou font des rêves qui leur dictent des textes parfaitement ficelés en quatrain, alexandrin, rimes croisées, assonances et tout ce qui va avec... je veux bien mais soit ils embellissent clairement l'idée "d'inspiration" pour contribuer au mythe du poéte-créateur (connaissant Ferré, ça ne m'étonnerait pas), soit la voix de l'inspiration a, effectivement, "bouffé Littré".
Parce que, faut pas déconner, l'art brut c'est souvent illisible (On vient d'éditeur les deux tomes de "notes" de K.Dick en France, c'est déjà une "épure" de la version anglaise, qui elle-même est expurger de pas mal de contenu pour rendre le tout lisible et bien même dans ces conditions, lire un manuel d'utilisation de tondeuse peut donner lieu à plus d'activité artistique). Il y a soit un travail en amont (de formation, qui peut-être la lecture), soit en aval (Despentes en parle assez bien quelque part, elle est capable d'écrire sans s'arrêter pendant des heures, d'en ressortir éreintée sans idée précise de ce qu'elle a écrit et après... il faut relire et corriger pendant des heures pour rendre la production accessible et lisible).
Maintenant certaines productions (les écrits de k dick ou le palais du facteur cheval) sont reconsidérées après coup comme pouvant faire partie du canon artistique "raisonnable" (un peu comme on fait entrer Simenon à la Pléiade).
je les ai tous empaillés, jusqu'à la dernière peluche !