Ces jours-ci sort "Gringo", le huitième album de
Pierre Schott. Oui, huit albums déjà, pour près de trente ans de carrière, le Strasbourgeois n'est pas un débutant et ce nouvel album, dense et onirique le prouve magnifiquement.
La pochette annonce la couleur, on sait qu'à la suite de
Pierre, on filera sur les routes désertes, "le vent dans les semelles, délaissant les séquelles", pour aller "au bout de la Terre". On partira sur "les chemins de France" et on écoutera "les tambours du silence"'...
Au fil des dix titres habités de l'album, on croisera, au hasard, un milan noir, une petite reine (bien sûr), la tierce personne mais aussi Robert Johnson et son fantôme, hanté par "la vie volage", sur les rives du Mississippi.
L'album est d'une musicalité étonnante et la prise de son est remarquable (
Pierre Schott est aussi ingénieur du son).
Une grande réussite et un grand plaisir d'écoute.
Disponible (et en écoute) sur
http://www.pierreschott.com/Propos de l'auteur (recueillis par mail)-----------------------------------------------------
Gringo :
Il me tenait à cœur de faire un disque enjoué et plaisant, en hommage aux gens (public et profession) qui me soutiennent depuis 30 ans. C’était devenu une urgence, au fil des décès de personnes auxquelles je dois beaucoup (Tom Arena, éditeur et mécène sur mon 1er album, Francis Dreyfus, distributeur de mon 2e album, Christian Noaille, mon manager entre 1993 et 2006 et puis Bashung, Willy DeVille et Higelin qui avaient insisté pour leurs premières parties…). Faire un album qui corrobore ce qu’ils appréciaient chez moi.
La scène :
Dans ma situation socio-professionnelle (je ne me consacre à la musique qu’en dehors des 35h que me prend mon emploi), ça reste parfaitement dans mes cordes, de pondre un album à la hauteur des productions françaises actuelles, qui fasse figure honorable dans le paysage culturel d’aujourd'hui. Je sais écrire et enregistrer des chansons aux univers singuliers et intéressants. Mais pour casser la baraque sur scène, ça va être juste. Par rapport aux bêtes de course que je vois sur les planches de ma région, par rapport aux standards du show aujourd’hui, ça va être difficile de compenser le kilométrage qui me fait défaut, d’attirer des investisseurs pour préparer un programme intéressant : groupe, répétitions, son, lumière, vidéo… de convaincre un tourneur et des programmateurs même pour jouer dans des salles à 200 places alors que je peine à attirer 50 personnes en Alsace.
Voilà : tout n’est pas nickel dans mon dossier et je suis d’autant plus content que ce Gringo échappé du diable vauvert, sache offrir cette parenthèse plutôt miraculeuse aux impondérables de mon parcours et à la logique du temps qui passe.
Vivre, c’est sauver ce qui peut l’être!