par Monfreid... » 23 Mai 2018, 16:26
vite fait, je sais pas j'dois être dans une période de bienveillance à la mode (j'me prépare pour l'éduc nat ou un truc du genre)
en fait, c'est rigolo parce que de nos jours le rap est devenu le nouveau folk, enfin la nouvelle musique populaire et comme certain refusaient la période yéyé pour se pavaner autour des trois albums anglo-saxon que leur cousin leur ramenaient en douce, on retrouve des rapeurs qui ne veulent surtout pas passer sur skyrock.
rien de nouveau sous le soleil donc, si ce n'est une propension encore plus grande à tout transformer plus vite (et mieux) en argent, on peut se plaindre de ça mais on peut également se dire que cela pousse certains consommateurs à explorer des limites qui autrefois étaient peut-être moins accessibles.
Pour le dire autrement, la période rock-fm des années 80, nous fait oublier l'émergence du hard-rock (un groupe comme anthrax ça bougeait les jeunes, et oui ma bonne dame) ou du hip hop (public ennemy ça date déjà de là), or les deux sont conscients de vivre sous reagan, de vivre une période loin du faste et de l'argent facile vendus par les médias, ceci explique sans doute à la fois l'augmentation de la musique-consommable d'un côté mais aussi l'émergence de mouvements correspondants plus à des "niches" culturels qu'avant. Ainsi le mélange anthrax-public ennemy (oui ils ont partagé quelques scènes) fit long feu et très vite le hip hop commercial pris son essor tandis que le néométal faisait aussi son trou de son côté (la "grande époque" de la fusion, de "lofofora" pour les français qui se souviennent ^^ ). A l'époque on retrouvait ça dans slipknot par exemple (du riff bien lourd et un phrasé rap, pour le dire vite).
or, quand on discute avec des jeunes d'environ 25 ans, c'est ça qui a marqué leurs années collège ou lycée, c'est ça qu'ils connaissent, qu'ils chantent, qu'ils dressent en référence "contre" le bagage musical des générations précédentes (en gros ils connaissent les albums des années 80-90 que leurs parents chantent déjà par nostalgie, à fond dans la bagnole et les slipknot et consort... mais pas les beatles ou cream).
d'ailleurs, il est intéressant de remarquer que leur passer un titre méconnu de hendrix ou "year of the guru" de eric burdon and the animals (j'vous laisse chercher ça date de 68) ça leur parle plus que pas mal de titres que l'on trouverait "cultes".
pour admettre.comprendre ce genre de mouvement faut arrêter les oeillères à la "liste des 100 disques..." blablabla.
parce que, pour prendre un seul exemple, en Allemagne (et dans les pays du nord) la culture hard rock est aussi mainstream que le rap l'est devenu chez nous et ça fait bien longtemps qu'il y a des "cycles" dans cette culture (avec là aussi des moments cultes, des discours réac' mais aussi des ouvertures... suffit d'écouter Metalkutte de Romano pour s'en rendre compte - ça va vous piquer les oreilles si vous n'êtes pas prés)
donc si on se demande "où sont les beatles" d'aujourd'hui, il faut admettre que nous avons une perception biaisées par nos souvenirs, une certaine nostalgie et une façon de consommer qui n'est plus la même.
aujourd'hui woodstock c'est, par exemple, de voir un groupe comme "Ho99o9", qui propose du rap US engagé et qui est invité à la prochaine édition de "Hellfest" ou alors ça rappel quand dylan est venu en électrifiant sa "folk" ^^
c'est marrant parce que le propos qui reviens souvent c'est "il faut citer les beatles d'aujourd'hui" mais quand je demande ce que doit être le critère pour être un "beatles" il n'y a pas de réponse.
en gros, si on prend l'argument du nomobre, il suffit de voir que Migos atteint bientôt le milliard de vues et qu'on est loin d'un clip de rigolo de corée du sud ou d'une chanson de groupe de midinettes à la mode, il s'agit d'un artiste qui a une carrière, si vous ne connaissez pas c'est bien que vous avez peu de notions de ce qui influence la "jeunesse" de nos jours (et de la vitesse de cette influence, je parle en "masse" ici hein, en chiffre de ventes donc). Si on parle en "impact sur les autres musiciens", là ça devient plus délicat il est certain que les beatles permettent le british blues boom mais sans le blues... ben ça marche pas et sans hendrix ou dylan y'a pas non plus l'émergence de groupes plus musicaux que les beatles (au pif fleetwood mac), de fait ça paraît toujours simple et lisible après coup mais c'est un bordel sans nom pour retrouver les influences, il me semble qu'eminem avait réussi à pas mal bouger les choses (encore une fois on s'entend : artiste populaire qui a une influence sur un courant musical, des musiciens et un public) plus récemment je dirais "Xxxtentacion".
en parlant "cassette" et bandes à rembobiner à la main, j'ai repensé aux groupes de "fusion" que j'écoutais quand j'étais ado... et je me suis souvenu que déjà on entendait "où sont les beatles de nos jours ?", d'où ce long message pour revenir aux "origines" de la fusion et à ce que ça a pu donner ensuite.
je les ai tous empaillés, jusqu'à la dernière peluche !