Il est pas mal du tout ce tableau, je trouve !
Il est très convenable (à défaut d'être convenu) !
A l'époque, certaines critiques s'enthousiasmèrent devant l'abstraction de cette œuvre.
Le but de cette opération était de dénoncer ce que Walter Benjamin appelle "la valeur d'exposition". Tout comme Marcel Duchamp qui exposait un urinoir renversé ou une roue de vélo pour se moquer des musées. Roland Dorgelès, un des initiateurs de ce canular, avec André Warnod et Jules Depaquit (et quelques autres habitués du cabaret "Le lapin agile"), déplorait qu'un beau cadre, de préférence doré, exposé au public, suffise à constituer une œuvre d'art.
Roland Dorgelès explique dans le journal satirique Fantasio qu'il a voulu « montrer aux niais, aux incapables et aux vaniteux qui encombrent une trop grande partie de cette exposition [le Salon des indépendants], que l'œuvre d'un âne, brossée à grands coups de queue, n'est pas déplacée parmi leurs œuvres », qui insultent les « probes artistes » (Maurice Denis, Paul Signac, Paul Sérusier…) obligés de subir le voisinage de leurs « petites ordures. »
Frédéric Gérard et son âne, devant le Lapin Agile