Raphaël fait revivre Matrice

par **Monfreid...** » 20 Avr 2015, 16:31

bien vu !

les albums d'un cabrel ou d'un souchon on rarement des prétentions autres que musicales (ils ont fait le pitre ici où là, à la téloche mais ça reste une musique intéressante et surtout qui ne prétend pas...)
les postures contestataires sont déjà plus difficiles à assumer et à tenir (on pensera à saez par exemple)
et faire oeuvre de poésie c'est tendu (qu'on aime ou pas, faut se lever de bonne heure pour atteindre le père brassens ou ferré)

mais yep l'ami raphy ça fait tout de même fantoche, cultivé de salon...
bon c'est sympa un joli guéridon pour poser ses clefs ou que le chat crotte en dessous, mais sinon j'vois pas à quoi ses boursouflures en contreplaquées servent.

Raphy qui reprend matrice, c'est comme lady gaga qui reprendrait time fade away

par **Lionel** » 20 Avr 2015, 17:41

J'attends le prochain Cabrel avec une certaine impatience.
Je n'ai pas écouté son album de reprises de Dylan mais l'album d'avant était très chouette (et avait une production exemplaire à mon goût).

par **Monfreid...** » 20 Avr 2015, 19:21

pis il adapte jj cale aussi le père cabrel, un homme de goût !

par **roland65** » 21 Avr 2015, 08:21

Monfreid... a écrit:qu'on aime ou pas, faut se lever de bonne heure pour atteindre le père brassens ou ferré

Ferré d'accord, mais Brassens, de la poésie ????
RB

par **Monfreid...** » 21 Avr 2015, 15:58

sans rentrer dans l'histoire de la poésie, ce n'est pas non plus qu'une vision contemporaine détachée de toutes règles, si ferré râlait, sans doute à juste titre sur les mecs qui comptent sur leurs doigts pour connaître leur nombre de pieds et sur st john perse, et si paul valéry lui-même n'était pas toujours à fond dans les règles de la métrique, il n'empêche que la poésie ça reste aussi des césures à l'hémistiche, un vocabulaire riche, des images, des mots justes, une sonorité des mots en bouche...
même un garçon aussi licencieux que charles baudelaire il causait en alexandrin parfois, pis même que des poètes classiques utilisaient déjà des "refrains" (bon certes souvent en vers de 5 ou 7 pieds ce qui est un peu la loose, parce que c'est moins classe que les octos ou les décas syllabes)

y'a des références chez Brassens (au sens "il a des lettres") certes à valéry ou paul fort, mais aussi aux poètes de la pléiade par exemple... franchement là tout de suite dans la chanson française qui serait apte à comprendre la rhétorique d'un Ronsard et à s'amuser à la pasticher en retournant son propos, tout en faisant une chanson populaire ? j'en vois pas beaucoup

alors, bien évidemment la poésie ce n'est pas que ça (mais chanter un calligramme du père apollinaire ça va être tendu ^^)
mais dans cette vision là de la poésie classique, il me semble avoir sa place.

par **Claire** » 21 Avr 2015, 21:34

je suis tout à fait d'accord, pour moi Brassens est un grand poète, à peu près seul dans sa catégorie que j'aurais du mal à qualifier, et c'est d'ailleurs une des ses qualités, cette originalité.

fausse naïveté, humour, anarchie, un travail remarquable sur la langue et sur les images, concision, métaphores audacieuses, émotion juste, humanisme....sans parler de la contrainte que représente la forme "chanson".
évidemment si on n'a en ligne de mire que la pleiade et les poètes confits dans le sublime, il n'entre pas dans la danse.

par **roland65** » 23 Avr 2015, 12:56

Bon, je ne suis pas spécialiste, je connais à peine une trentaine de chansons, mais je trouve ça d'un scolaire...

C'est pesant, démonstratif, usant et abusant des mêmes procédés stylistiques... Sans oublier le côté verbeux et ennuyeux des interminables pensums qu'il nous inflige le plus souvent...

Après, c'est clair que c'était un précurseur dans la forme : un type seul à la guitare qui chante ses textes assis, c'était nouveau en 1950...

Bon, bref, je ne comprends rien à Brassens et à l'unanime reconnaissance qu'il a encore aujourd'hui !
RB

par **roland65** » 23 Avr 2015, 13:00

Au fait, l'album de Raphaël a une bonne critique dans Télérama... Il faudra peut-être quand même y jeter une oreille ?

Sinon, j'ai lu une excellente chronique du dernier disque de Bastien Lallemant, "La Maison haute"... Quelqu'un a écouté ?
RB

par **Aubert** » 23 Avr 2015, 13:46

par **roland65** » 23 Avr 2015, 16:34

Je n'ai pas écouté le précédent... Je crois que j'ai calé à "Je sais que la Terre est plate". J'ai du mal avec la voix, le phrasé... Et les textes ne me disent rien...
RB

par **Monfreid...** » 23 Avr 2015, 18:15

ha là là c'est bien pourtant
ha là là c'est pesant pourtant

avis sur raphy belle gueule = réaction subjective sur un garçon beau, propre, adoubé, qui sort des "concepts", perso je préfère l'écriture d'un fersen... donc j'ai une réaction allergique et épidermique.

avis sur brassens, ben tu demandes un avis, je (on) répond avec un pdv poétique objectif, si on doit repartir sur la logique d'induction, cette fois je passe.

ha là là c'est bien les plateaux tv pourtant

par **roland65** » 24 Avr 2015, 07:08

C'est quoi la "logique d'induction" ?
RB

par **michel27** » 24 Avr 2015, 07:57

l'induction est une opération mentale consistant à généraliser un raisonnement ou une observation à partir de cas singuliers.

je ne savais pas non plus.......çà devient élitiste ici...........lol....

par **roland65** » 24 Avr 2015, 08:18

Oui, l'induction je vois bien ce que c'est, mais je pense que la "logique d'induction" est une notion de dialectique ?
RB

par **Monfreid...** » 24 Avr 2015, 08:46

déduire c'est de faire une particularité à partir d'un modèle général, tous les chauves que j'ai croisé avaient l'appendicite. Tu es chauve donc tu ferais bien d'aller consulter.

induire c'est faire l'inverse, ha là là je trouve que ce melon ci est dégueu, donc le melon (tous les melons) c'est pas bon.

on peut désormais rajouter l'argument d'autorité par le chiffre : ha là, il a trop d'abonnés youtube, donc c'est bien !

autant de procédés (y'en à d'autres oeuf corse) pour finalement parvenir à énoncer un avis définitif et subjectif.

...

c'est marrant.
plus de 15 ans et fautes ou pas faute, je ne maîtrise toujours pas le rythme ou le ton.

j' veux dire, quand certains donnent des avis péremptoires en une phrase définitive, avec mordant, on sent le sourire, on sent que ça fait mouche et on passe outre l'agressivité ou on refuse d'y faire attention (la volonté de faire découvrir doit être perçue comme un trait de caractère, comme une normalité ; alors que l'on semble pardonner ou bénir le méchant qui se montre moins agressif ou plus gentil cette fois ci... enfin qui mord la main du voisin plutôt).

moi, si j'essaie de répondre, c'est long et chiant et on ne me répond pas ou rarement et quand je tente de faire rapide faudrait que je m'en explique...

donc j'ai bien compris
tu n'aimes pas brassens

et raphaël ne rentre pas dans la catégorie 'des artistes français qui se la joue auteur-compositeur-chanteur et qui ont des trucs à dire" (catégorie fustigée ici même depuis des années, sur tel ou tel auteur) donc il mérite le détour. (moi je pensais que c'était justement les conseils étonnant musicalement délivrés sur ce forum et pas par tout un groupe de presse sur tous les médias, mais je dois être obtus)

et tous les journalistes font du bon boulot (j'en causais avec françois oliver truc, patrick cohen, pascale clarke, eudeline et manoeuvre pas plus tard qu'au dernier dîner sponsorisé par loréal justement... ils étaient d'accord... les pigistes qui font le taf à leurs places étaient moins d'accord mais on leur a demandé de fermer leur gueule).

quand au blog...

et puis le langage oublié ça doit cligner de l'oeil vers alfred de vigny

Elle me dit : "je suis l'impassible théâtre" ;
que ne peut remuer le pied de ses acteurs ;
mes marches d'émeraude et mes parvis d'albâtre;
mes colonnes de marbre ont les dieux pour sculpteurs
je n'entends ni vos cris ni vos soupirs ; à peine
je sens passer sur moi la comédie humaine
qui cherche en vain au ciel ses muets spectateurs;
je roule avec dédain, sans voir ni entendre,
à côté des fourmis les populations ;
je ne distingue pas leur terrier de leur cendre;
j'ignore en les portant les noms des nations.
On me dit une mère, et je suis une tombe.
Mon hiver prend vos morts comme une hécatombe,
mon printemps ne sent pas vos adorations.
Avant vous, j'étais belle et toujours parfumée
j'abandonnais au vent mes cheveux tout entiers,
je suivais dans les cieux ma route accoutumée,
sur l'axe harmonieux des divins balanciers
après vous, traversant l'espace où tout s'élance
j'irai seule et sereine, en un chaste silence
je fendrai l'air du front et mes seins altiers"

Raphaël fait revivre Matrice

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