Télérama ouvre le bal

Musiques, Cultures, Etc.

Messagepar Claire » 30 Avr 2014, 08:58

oui, et puis "La vie c'est de passer à côté, pas d'avoir Wikipédia au bout des doigts"...ça me plaît bien.
En écoutant les différentes émissions, je me dis que ce n'est pas facile d'interroger Manset d'une façon qui lui permette de dire autre chose que ce qu'il répète tout le temps. J'ai trouvé la longue interview de PC irritante, parfaitement désaccordée (mais de façon générale, je n'aime pas son ton), la rencontre sonnait tout le temps faux, et du coup Manset la faisait bien doctoral et égotique.
Et je partage vos réserves sur l'analyse sociologique de Lumières et d'Animal on est mal.
En fait, je crois vraiment que les chansons de Manset parlent de sujets qui le préoccupent, mais qu'elles ne cherchent jamais à délivrer un message. Par l'évocation, l'approfondissement poétique, elles donnent du sens, c'est très différent, très multidirectionnel, très paradoxal souvent, comme l'est la réalité des choses.

Je n'ai pas encore l'album, mais j'ai écouté quelques titres accessibles et j'ai apprécié la nouvelle version de "Lumières".
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Télérama

Messagepar Pat » 30 Avr 2014, 10:03

Oui les questions posées lors des dernières interviews étant presque toujours orientées sur sa personnalité il répond toujours de la même façon, c'est pourquoi l'interview de PC n'est pas celle d'un auteur-compositeur. Pour moi une bonne interview pour la sortie de ce disque porterait sur les conditions d'enregistrement , les raisons de tels choix d'orchestrations, comment les musiciens se sont inscrits dans le projet , le nouveau titre etc...bref des questions sur l'oeuvre , comme pour un metteur en scène par exemple à qui l'on pose des questions techniques sur ses choix de filmage et de mise en scène.
Et puis bien sûr si il a des "trésors" nouveaux à nous faire découvrir bientôt.
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Messagepar roland65 » 30 Avr 2014, 10:57

Il y a un article de trois pages avec photos dans le Paris Match de cette semaine.
Je l'ai lu au kiosque mais je ne l'ai pas acheté donc je ne peux pas vous le scanner, désolé.

Article sympa et il y a des réactions de Marc Lanegan, Dominique A. et Juliette Gréco.
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Messagepar villon » 30 Avr 2014, 11:03

merci pour les infos
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Messagepar villon » 30 Avr 2014, 11:59

l'article de paris match est intéressant

"Je ne l'ai fait que pour le petit nombre de fidèles qui sont là, patients. Je suis concrètement concerné par ceux qui se manifestent, qui quelquefois ont mis 20 ans pour me faire signe. Alors ce disque, oui, c'est pour eux.
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Messagepar villon » 30 Avr 2014, 12:19

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JE, (MAN)SET ET MATCH !

Messagepar eNigmaNick » 30 Avr 2014, 12:45

Encore, une fois, comme dirait De Groodt, un grand Merci, villon..
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Messagepar Emmanuel » 30 Avr 2014, 15:20

Et le Figaro :
http://www.lefigaro.fr/musique/2014/04/ ... ionnel.php
INTERVIEW - Énigme de la scène française depuis ses débuts, en 1968, il revisite aujourd'hui les plus belles pièces de sa carrière dans de nouvelles versions étincelantes.

À 68 ans, l'auteur-compositeur-interprète, photographe et peintre à ses heures, publie Un oiseau s'est posé , double album dans lequel il révise ses classiques. Cet artiste discret et secret raconte sa quête de la perfection.

LE FIGARO. - Votre nouvel album ne contient que des titres anciens que vous avez réenregistrés. Pourquoi ?

Gérard MANSET. -Après avoir été sous contrat avec EMI pendant une quarantaine d'années, j'ai eu la possibilité de signer avec des gens que je ne connaissais pas. Je n'imaginais pas rencontrer des équipes qui me demanderaient de revisiter à ma façon mon catalogue complet. Dès que j'ai mis le doigt dedans, c'était jubilatoire: moi qui ne réécoute jamais ce que je fais, c'était comme se balader dans une petite campagne où on a été enfant et adolescent. On connaît chaque banc, chaque arbre, chaque ruisseau. Je me suis baladé dans mes dix-neuf albums, en butinant et en réinsufflant telle partie de cordes, tel sax ou autre. Petit à petit, ça s'est ouvert sur quelques collaborations, notamment avec Axel Bauer, qui avait un regard neuf. Ou l'Américain Paul Breslin, qui m'a permis de faire des choses en anglais, ce que j'avais en tête depuis longtemps. Et Mark Lanegan, qui voulait reprendre Élégie funèbre.

Comment définiriez-vous votre approche ?

J'ai une manière très particulière de travailler. Je vis dans le secret mais, de temps en temps, j'ai besoin que les gens que j'aime bien soient disponibles pour donner un avis dans le dixième de seconde. Et j'en tiens compte, contrairement à ce qu'on croit. Je fais les trucs très vite, mais après, ça peut prendre des années avant que je finisse par les mettre en circulation, après la quarantième ou la cinquantième formule. J'aime bien participer, amener des gens, des couleurs, des trucs.

Vous êtes un des seuls à avoir réagencé votre œuvre en permanence, supprimant des chansons, refaisant l'ordre des albums au fil des différentes rééditions.

Je ne suis pas si démiurge que ça. C'est comme si Rodin, en voyant son Penseur, trouvait qu'on voyait trop les doigts ou qu'il y avait un bras de travers. Ça arrive très souvent, dans les arts plastiques, qu'il y ait des repentirs. Dans le roman, c'est pareil. Dix ans après, on trouve soudainement qu'une page est grotesque. Cette sorte d'objectivité de l'auteur propre, personne d'autre ne peut l'avoir. Pourquoi ai-je attendu aussi longtemps pour mettre La Mort d'Orion en circulation? Parce qu'il y avait trop de voix dans le mix. Je suis très sensible aux choses absolues ou éternelles, j'ai beaucoup de mal à être tolérant avec les facilités. C'est aussi pour ça que mon album de 1968 n'est jamais sorti en CD. Je le réécoute tous les dix ans parce qu'il est toujours question de le réinsérer dans d'autres. Mais je ne peux rien en sortir: il est en mono, les arrangements partent dans tous les sens et ma voix est celle d'une chèvre de 20 ans qui bêle. C'est assez problématique: je suis face à un truc qui me plaît énormément mais qui n'est quasiment pas utilisable. Ce n'est pas académique, et je suis habité par cette course à l'académisme.

«J'ai trop d'idées en tête. Je veux tout conserver, ça aussi c'est problématique»

C'est du perfectionnisme?

Ça peut le paraître pour quelqu'un d'extérieur, mais ce n'en est pas. J'ai trop d'idées en tête. Je veux tout conserver, ça aussi c'est problématique. Je suis une sorte de Picsou, au coffre empli de petits détails. Je repêche des trucs indéchiffrables pour d'autres. Ceux qui sont amenés à travailler avec moi sont effarés du nombre de déclinaisons que j'ai, et la manière dont j'archive tout ça. Ma cervelle est modelée comme un labyrinthe permanent.

Considérez-vous ces nouvelles versions de vos titres supérieures aux précédentes?

Oui. Mes albums les plus impressionnants,Lumières ou Matrice, ont des boîtes à rythme. Ça a semblé béni quand c'est arrivé: on en avait marre de discuter avec des batteurs qui tapaient tout le temps, on pouvait avoir des trucs bien en place a minima. Sauf que, vingt ans après, c'est pénible d'avoir ces coups de massue récurrents. Depuis sept ou huit ans, j'avais en tête d'enregistrer des batteries à la place. Là, j'ai refait les titres en live, commeEntrez dans le rêve, qui est presque à l'identique, mais sur laquelle on a un très bon batteur. Je m'éclate en studio: j'arrive avec ma sèche, je compte trois-quatre et ça part à toute allure. En trois prises, on a le truc. C'est brut de décoffrage. C'est un immense plaisir pour qui ne fait pas de scène.

Vous avez été tenté de donner des concerts il y a quelques années, n'est-ce pas?

J'ai fait des répètes, qui étaient très bien. Je serais parti pour prendre la route pendant un an, ça m'aurait amusé. Mais ma vie a été jalonnée de modifications technologiques dommageables. Le portable, Internet, YouTube et tous ces machins en ligne tout le temps, je n'en avais pas envie. Je crois que les choses sont faites pour être codées, difficilement accessibles, qu'il faut se coltiner un travail pour les découvrir en partie. La vie, c'est de passer à côté de certaines choses, ce n'est pas avoir Wikipédia au bout des doigts.

C'est ainsi que vous vous êtes forgé votre culture?

J'ai très peu de culture, mais j'ai la chance de faire beaucoup avec peu. Si j'ai lu cinquante ouvrages classiques en entier, c'est un maximum. Il y en a vingt-cinq avec lesquels je pourrais passer quinze vies sur une île déserte. Proust, Nerval, Balzac, Zola sont des frangins, heureusement qu'ils sont là. Maupassant, je pourrais m'en passer. Mais Balzac et Zola sont des sortes de béliers qui enfoncent tout. Ça rassure.

Comment vous définissez-vous?

Je suis un obsessionnel. C'est une des raisons pour lesquelles j'ai voyagé: j'avais un planisphère à remplir, des cases à cocher. La question de l'enrichissement ne se posait pas. C'était un désir enfantin de possession. Quand j'ai fait des photos, j'étais animé par la même obsession. Une sorte d'urgence. Je me suis conditionné à avoir toujours un crayon sur moi.

Pourquoi cette obsession n'est-elle pas à l'œuvre chez d'autres auteurs-compositeurs-interprètes?

Je n'aimerais pas réfléchir aux choses avant de les mettre en œuvre. Je crois en l'acte avant. Pour ne pas avoir à réfléchir, il faut être habité par une sorte de sérénité. On se demande comment la plupart de ces auteurs-compositeurs passent des mois à tourner autour de trois mots. C'était déjà le cas de Gainsbourg, mais il y a d'autres nombrilistes minimalistes. Ça peut faire rêver, mais moi, j'aime la quantité. J'admire Bob Seeger, qui a fait trente albums en quarante ans. Chez Dylan, il y en a cinquante… C'est comme un club privé: le ticket d'entrée serait d'avoir réalisé une quinzaine d'albums.

Un oiseau s'est posé,2 CD(Parlophone/Warner)
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Messagepar labbé » 30 Avr 2014, 17:45

Sur 36 ans de carrière, dire qu'il est dans "la quantité"... c'est quand même osé... Alors qu'il vient de passer deux ans sur ce disque... Murat est à 22/23 albums en ayant commencé 13 ans plus tard (bon, Murat a fait quelques autres projets et produits des disques certes).
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Messagepar roland65 » 30 Avr 2014, 17:55

Bah, il va encore râler Manset quand on aura tous des Google Glasses... Allez chiche, on lui en commande une paire chez Afflelou ?
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Re: Télérama

Messagepar Claire » 30 Avr 2014, 18:31

Pat a écrit:Oui les questions posées lors des dernières interviews étant presque toujours orientées sur sa personnalité il répond toujours de la même façon, c'est pourquoi l'interview de PC n'est pas celle d'un auteur-compositeur. Pour moi une bonne interview pour la sortie de ce disque porterait sur les conditions d'enregistrement , les raisons de tels choix d'orchestrations, comment les musiciens se sont inscrits dans le projet , le nouveau titre etc...bref des questions sur l'oeuvre , comme pour un metteur en scène par exemple à qui l'on pose des questions techniques sur ses choix de filmage et de mise en scène.
Et puis bien sûr si il a des "trésors" nouveaux à nous faire découvrir bientôt.


oui, et pour moi ce serait des question sur son écriture, les différentes phases qu'il a traversées, depuis les textes dépouillés ou surréalistes du tout début aux textes plus "littéraires" des derniers albums, en passant par l'extreme épure de chansons comme "Amis". Quelle influence il perçoit lui-même du plaisir pris à lire Zola ou Nerval, apparemment relativement récent, et s'il n'y a pas perdu quelque chose d'une sauvagerie originaire, qu'il aurait pris beaucoup de plaisir à retrouver dans cette revisitation...De la différence entre écrire un livre et une chanson, pour lui ou pour d'autres etc.....
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Messagepar eNigmaNick » 30 Avr 2014, 19:06

Oui, par exemple, le titre le plus surprenant est quand même Manteau Jaune... Est-ce sa version d'origine (il a dit que Raphaël en avait fait quelque chose de plus soft), est-ce de la musique live ou un playback -- je pencherais pour un playback ? Et, euh... pourquoi ??
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Messagepar labbé » 30 Avr 2014, 19:59

là dessus, il en a parlé : il a refait la chanson comme il l'avait imaginé au départ. Il a dit que Raphaël en avait fait quelque chose d'autre (je ne sais plus si c'est le figaro, télér ou paris match)
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