Comparaison

[Monfreid...]

il est intéressant, enfin j'trouve, d'écouter "tu t'en vas" ou "donne moi", qui rapportent une vision de l'amour tournée vers l'intériorité, la mélancolie à fleur de peau... on pourrait croire avec pavillon de buzenval par exemple que cet aspect à céder la place à un certain recul, à des souvenirs teintés de regrets, mais on en trouve des traces avec "dans un jardin que je sais"...

bref tout ça pour dire, qu'on parle souvent pessimiste, voyage, regret, mélancolie, musique, animaux ou végétation... et rarement de cette intimité amoureuse qu'il y a chez manset... bien évidemment qu'il parle d'amour ce n'est pas une découverte, mais entre le mouchoir qui s'agite et l'herbe épaisse, il est plus question de détails que de sentimentalité, enfin ce me semble.

[Claire]

oui, c'est vrai, je ne m'étais jamais posé la question. Il y a beaucoup de chansons qui parlent de l'intimité amoureuse la plus "intemporelle", où les identités se fondent presque dans une bulle immobile, à relier avec les chansons de séparation qui décrivent la rupture de cette bulle, comme une déchirure en douceur, l'adieu.
Et puis celles qui racontent des histoires avec de vrais personnages, plutôt genre "souvenirs de jeunesse", à l'ambiance très différente (j'aime moins).

"Dans un jardin que je sais", on est encore bien plus loin, là où l'amour presque purement contemplatif renonce à toute captation, rejoint une sorte d'union mystique avec le monde où l'ego disparaît. C'est une des plus belles chansons de Manset, je trouve, le double plein de maturité de "Bergère".