Cabrel reprend Dylan, sortie en octobre

Musiques, Cultures, Etc.

Messagepar Claire » 14 Sep 2012, 15:50

Monfreid... a écrit:
-je suis un grand fan d'Angot (et je n'ai rien contre l'autofiction) c'est le seul livre que je n'ai pas finit, le seul que j'ai jeté... c'est dire si elle m'a marqué (et non ce n'était pas l'inceste).


attends, dis-moi plus clairement....tu as trouvé ça nulllissime et snob ou au contraire terriblement insupportable parce que très très fort, vrillant tes nerfs sensibles, au point de jeter le plus loin possible l'objet du délit ?



(un des rares bons films dont je sois sortie avant la fin c'est "Salo....." de Pasolini et c'était plutôt la deuxième sorte de raison)
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Messagepar Monfreid... » 14 Sep 2012, 16:04

c'était à moitié ironique, j'ai vraiment jeté son livre à la poubelle limite en pensant que je prenais le risque de salir les ordures...
j'ai lu le journal de Neaud en bd par exemple, qui fait déjà dans l'auto apitoiement, mais qui parvient à développer un style, un élan comme on dit...
mais là, franchement c'est de la novellas grossie avec deux trois adverbes pour faire jolie, et ça se prend pour la Proust des temps nouveaux
d'ailleurs si j'aime "la grande librairie", l'émission de la rentrée avec elle, nothomb et djian (qui n'a pas écrit que des trucs sublimes)... vache...

il y a peu (finalement) Lionel (et d'autres) conseiller mccarthy... _ça, ça me bouleverse encore des semaines après la lecture !
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Messagepar roland65 » 14 Sep 2012, 17:44

Claire a écrit:"On ne fait pas de bonne littérature avec des bons sentiments", et pour moi une chanson c'est ou ça devrait être aussi un petit morceau de littérature


Oui, il faut toujours de la pluie pour apprécier le beau temps, de l'acidité pour apprécier le sucré, du travail pour apprécier les vacances, du mal pour apprécier le bien...
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Messagepar roland65 » 14 Sep 2012, 17:47

Claire a écrit:"On ne fait pas de bonne littérature avec des bons sentiments", et pour moi une chanson c'est ou ça devrait être aussi un petit morceau de littérature


Mais l'inverse est aussi vrai : ce n'est pas parce qu'on met du noir que c'est forcément bon...
Quant à Christine Angot, son texte a l'air très fort, mais de là à le lire... Pas envie de gerber dans mon lit...
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Messagepar Claire » 14 Sep 2012, 18:58

bon, tout ça ne me donne pas très envie. Mais j'essaierai peut-être quand même "Une semaine de vacances", par acquis de conscience.


Mc Carthy ah......

je suis en train de lire, tout à fait dans un autre genre "Au dos de nos images" de Luc Dardenne et c'est assez fabuleux aussi.
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Cabrel reprend Dylan

Messagepar Pat » 15 Sep 2012, 13:58

J'aime bien Cabrel bien que parfois un peu fade, son meilleur album reste pour moi Sarbacane, mais j'ai du mal à l'imaginer chanter Dylan , d'ailleurs en français ou en anglais?, avec son petit accent...
Pour moi Aufray avait une voix beaucoup plus adaptée aux reprises de Dylan, qui sort d'ailleurs un nouvel album, et son album reste pour moi une référence , je le réecoute régulièrement , c'est vrai très belle version de Girl of the north country et j'adorais et j'adore toujours cauchemard psychomoteur que j'aimais beaucoup chanter tant le texte me plaisait. Ceci je connaissais Dylan avant ces reprise de H.A, et il me semble qu'aujourd'hui Dylan est assez connu en France pour que l'on se passe de ce Cabrel qui en vendra peut-être beaucoup, mais les chansons de Manset pour Bashung ou Clerc n'ont pas dopé ses ventes pour autant....
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Messagepar labbé » 16 Sep 2012, 17:15

Après le billet dur de Conte dans les inrocks, entendu la semaine dernière chez Pascale Clark:
Myriam Perfetti
Journaliste à Marianne :

Cabrel, "l'album s'appelle "vise le ciel", ça serait plutôt "creuse ta
tombe"
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Messagepar Claire » 17 Sep 2012, 09:03

roland65 a écrit:
Claire a écrit:"On ne fait pas de bonne littérature avec des bons sentiments", et pour moi une chanson c'est ou ça devrait être aussi un petit morceau de littérature


Mais l'inverse est aussi vrai : ce n'est pas parce qu'on met du noir que c'est forcément bon...

RB


Ce n'est pas tellement une question de couleur, c'est plutôt la nature de la communication d'une oeuvre d'art. L'artiste crée avec ce qu'il est, avec ses opinions et ses idées, mais je crois qu'au moment où il crée il faut une suspesion de la pensée conceptuelle. L'art ne peut pas être l'illustration consciente d'une opinion, l'art ne peut pas être un "message", ni un sermon, ni un slogan.

Le bouquin de Luc Dardenne ne cesse de redire cela. Pourtant, ce sont des gens qui ont commencé pars filmer des quasi-documentaires très investis dans la réalité sociale, et (lui au moins, son frère je ne sais pas) a une culture biblique (même si pour lui la vraie question actuelle est de vivre sans tuer dans un monde sans Dieu).
Mais justement, si habités qu'il soient par ces expériences et ces convictions fortes, il est évident quand on le lit que le processus du film doit tout à fait tourner le dos à tout cela et avancer à l'aveuglette, comme les personnages le font, comme le spectateur devra le faire.
A eux de se garder tout le temps de toute idéalisation, de serrer au plus près la réalité des corps, des objets, des personnages, de l'histoire qui prend forme, de ce qui les entoure. Le film est au service d'une vision, pas d'un discours.

Beaucoup de ce qu'il dit me fait penser à Manset, qui disait que dès qu'il sentait une sorte de message apparaître dans une chanson il s'empressait de le contrarier.

Il cite Kundera : "Une valeur galvaudée et une illusion démasquée ont le même pitoyable corps, elles se ressemblent et rien n'est plus aisé que les confondre". Il continue : "Filmer le corps pitoyable d'une valeur galvudée de manière à le distinguer de celui d'une illusion démasquée. Une nouvelle vie pour ce corps, une vie conquise à contre-courant de notre époque de confusion cynique. L'art ne peut pas sauver le monde mais il peut nous rappeler qu'il est possible de le sauver."
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Messagepar Monfreid... » 22 Sep 2012, 23:27

Claire a écrit:
roland65 a écrit:
Claire a écrit:"On ne fait pas de bonne littérature avec des bons sentiments", et pour moi une chanson c'est ou ça devrait être aussi un petit morceau de littérature


Mais l'inverse est aussi vrai : ce n'est pas parce qu'on met du noir que c'est forcément bon...

RB


L'artiste crée avec ce qu'il est, avec ses opinions et ses idées, mais je crois qu'au moment où il crée il faut une suspesion de la pensée conceptuelle. L'art ne peut pas être l'illustration consciente d'une opinion, l'art ne peut pas être un "message", ni un sermon, ni un slogan.



j'avoue que là, sans tomber dans les neurones miroir ou autres perceptions purement bio ou cognitivistes, je ne comprends pas ton propos.

un artiste même s'il le désir fort, si c'est son crédo que de défendre une opinion ne pourra faire véritablement de l'art tant qu'il restera au niveau du "message", du "sermon" ou du "slogan" ?
ou alors tout art revendicatif (pour aller vite) est en partie autre chose car conceptuel ?
ou alors tout art revendicatif (tjrs la même) est en partie autre chose car il échappe à l'artiste ?
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Messagepar Claire » 27 Sep 2012, 20:56

quand je parlais de pensée conceptuelle je ne voulais pas parler de l'art conceptuel. L'art conceptuel (le bon) part d'une idée et la met en "acte", en situation, pour voir ce qui se passe, qui la déborde largement (enfin c'est ça que je trouve intéressant, voir si ça mousse).
Je voulais dire qu'une oeuvre d'art ne peut pas être une illustration d'une théorie, d'une opinion, d'une position personnelle. Il y a quelque chose de vivant qui se développe au fur et à mesure de la création, qui vient sans doute du subconscient de l'auteur et aussi du hasard, des liens qu'il entretient avec son époque, enfin de plein de paramètres qu'il ne maîtrise pas et qui donnent à l'oeuvre sa dimension protéïforme et insaisissable, qui permet de multiples lectures et qui explore des espaces nouveaux.
Enfin, je vois ça comme ça.
Une opinion, une certitude c'est toujours un peu linéaire et plat, c'est de la mémoire.
Et une oeuvre d'art c'est un espace de liberté offert à ceux qui la reçoivent, ça ne vous impose pas ce que vous devez penser et ressentir, sinon c'est raté.
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Messagepar Monfreid... » 27 Sep 2012, 22:09

c'est marrant que tu dises ça le gentil enfonceur de portes ouvertes Boris Cyrulnik (je n'ai rien contre lui, il a fait beaucoup, il a vulgarisé des concepts intéressants et c'est génial après c'est comme pour d'autres il y a un aspect "dieu est parmi nous" dans ses lecteurs) vient d'expliciter à la tv que les circuits de la mémoire étaient les mêmesque ceux de l'imagination... (on le sait depuis un moment) pour lui cela suppose que tout acte de mémoire est une recréation imaginaire, une chimère.

il développe tout ça, mais il "néglige" que l'inverse est vrai, l'imagination a besoin de la mémoire, et dans le même genre d'idée les circuits sont également les mêmes pour le futur... c'est à dire que pour nous projeter dans le passé ou le futur ceux sont les mêmes zones du cerveau qui clignotent.

de fait, je suis un peu en désaccord avec le rapprochement que tu sembles effectuer entre "plat" (pour moi au sens de platitude ou d'électrocardiogramme plat) et mémoire.


je suis assez d'accord avec toi sur l'aspect captivant et insaisissable de l'art, pour moi on se rapproche du symbole par exemple...
toutefois le contexte historique d'une oeuvre, me semble "captable" (il suffit de voir l'impact que cela peut avoir, quand on lit les relectures de Dumas ou d'Hugo sur des personnages historiques [les médicis par Dumas c'est tout de même très influencé par son époque], on peut penser à Zola également (et pas uniquement avec "j'accuse") et je cause même pas d'un Voltaire et de son immense correspondance)
je ne cherche pas à dire par là qu'il suffit de gentiment ranger un artiste dans sa case historico-bio-sociale pour le connaître ou définir et catégoriser son oeuvre...
mais aller dans le sens de la multitude des lectures, me fait toujours penser aux élèves suant sang et eaux sur des textes pour eux incompréhensibles entrain de dire penser, dire et ressentir "cet idiot d'auteur je suis sûr qu'il n'a pas voulu dire tout ça avec sa figure de style à la con"...

entre c.es deux extrêmes, je pense que l'on trouve de tout... et qu'un Ferrat était vraiment engagé, qu'un Banksy également, que Pascal était croyant, que les piques de La Fontaine étaient volontaires etc etc...

je ne franchit pas non plus le pas de "l'art utile" (encore moins utilitaire)...
qu'il y ai quelque chose d'impalpable, de vivant, de changeant dans l'art yep et encore heureux... que cela empêche, nuise, aille à l'encontre, de l'expression ou de l'illustration d'une théorie, d'une opinion ou d'une position perso... ça me parait étrange
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Messagepar Claire » 27 Sep 2012, 22:34

je ne cherche pas à opposer mémoire et imagination. Je voulais dire qu'une opinion est la résultante, l'aboutissement d'une réflexion qui a été menée dans le passé, alors que l'oeuvre d'art est plutôt une pensée en formation, encore indistincte, au fur et à mesure du processus créatif, et ensuite dans tout ce qu'elle va éveiller chez ceux qui la recevront, assez librement, jusqu'au contresens. Je suis convaincue aussi que l'essentiel de la "pensée" transmise par une oeuvre d'art est plutôt contenue dans sa forme, son style, que dans les messages explicites qu'elle exprime. Et la musique, la peinture sont aussi des pensées.
Tu m'accorderas que la richesse des fables de la Fontaine, ce qui fait qu'on les lit encore avec intérêt, tient plus aux images et aux mots, à leur musicalité, au regard acéré de l'auteur, qu'aux morales qui leur servent de prétexte.
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Messagepar Monfreid... » 27 Sep 2012, 23:08

je crois qu'on ne se comprend pas, je ne parle pas de "valeur" ou de "richesse" artistique, je ne parle pas du beau...
je réponds uniquement à ton affirmation
"L'art ne peut pas être l'illustration consciente d'une opinion, l'art ne peut pas être un "message", ni un sermon, ni un slogan."

en ce sens si je parle de La Fontaine, ce n'est ni pour chercher où est le beau, où est la richesse (telle ou telle assonance voulue ou non par l'auteur... ou encore s'il doit son mérite à un travail de réécriture d'Esope plus qu'à un travail de créateur) ni si cette richesse appartient (ou non) à l'auteur...
je parle ici de son opinion, de son "message" lorsqu'il compose "la cour du lion" il y a (entre autre nous sommes bien d'accord) une volonté de critiquer la cour du roi.

de même pour Ferrat d'émettre un avis politique ou pour Pascal de proposer une morale (à tout le moins).

si je ne vais pas jusqu'à dire que l'oeuvre de la fontaine, pascal etc se limite à une opinion, un message, un sermon ...
j'ai tout autant de mal à comprendre l'inverse (à savoir qu'une oeuvre ne puisse pas être l'illustration consciente d'une opinion... car pour moi ça retire tout de même à l'artiste les heures passer à vouloir peaufiner cette opinion, que se voit la description de la pension dans la père Goriot ou les pensées de Kandinsky sur la peinture... que cela échappe à l'auteur au moment de sa création certes... mais de là à le déposséder entièrement).
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Messagepar Lionel » 28 Sep 2012, 09:29

"L'art ne peut pas être l'illustration consciente d'une opinion, l'art ne peut pas être un "message", ni un sermon, ni un slogan."



Personnellement, je pense qu'au départ de la création artistique, il y a forcément à la base une opinion, ou du moins une idée que l'on souhaite extraire de son monde (le monde des idées) pour la faire apparaître dans notre monde réel.
Même si l'artiste se dit "je vais créer sans avoir d'idées ou d'opinion", c'est déjà une opinion qu'il avance. Le "je n'ai rien à raconter" n'empêche pas de raconter.
Se dire "je vais laisser l'oeuvre se développer sans ligne directrice" est une ligne directrice forte, je veux dire par là que ça tient presque de la méthode, voire de la technique pure (rien de péjoratif sous ma plume, bien au contraire).


Après, dans le processus de création, même dans le cas d'un carcan créatif contraignant, l'oeuvre ne peut pas être complètement sous contrôle de son auteur, il y a plein de trucs qui débordent. Des créations spontanées, générées (en partie au moins) par le terreau fertile de l'opinion, de l'idée ou du message de base.


Et pour finir, il y a la fameuse part du lecteur/spectateur/auditeur qui va encore ajouter une dimension à l'oeuvre.


Bref, la phrase de Claire, pour moi, manque de "que". Je dirais:
L'art ne peut pas être que l'illustration consciente d'une opinion, l'art ne peut pas être qu'un "message", ni qu'un sermon, ni qu'un slogan.
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Messagepar Claire » 28 Sep 2012, 10:23

oui, je suis d'accord. Ce que je voulais signifier, c'est que la différence entre une oeuvre d'art et d'autres productions de l'esprit humain, c'est justement cet "échappement" à la pensée rationnelle, qui se produit au cours du processus de la création. A mon goût, si une oeuvre d'art reste trop soumise au projet rationnel de l'auteur, elle ne construit pas cet irremplaçable espace de recherche, de liberté, de jeu, dans lequel elle invite aussi le lecteur-regardeur-auditeur.

Ce qui est assez frappant aussi, c'est que la valeur d'une oeuvre d'art (et la question de la valeur expressive, esthétique, etc de l'oeuvre.... est au centre de l'effort de l'artiste, fût-il un enfant de 6 ans qui tire la langue sur son dessin) n'est pas directement liée à la valeur morale, ou intellectuelle ou à la profondeur des buts conscients de l'artiste. Des oeuvres magnifiques ont été produites pour draguer une fillette, gagner les faveurs d'un puissant protecteur ou surtout devenir riche et célèbre :D
Que la pensée rationnelle qui en est le point de départ puisse ajouter à ses qualités par son élévation morale ou son intelligence, c'est certain, mais il faut quand même qu'elle prenne un peu le maquis par rapport à elle, qu'elle n'en soit pas entravée.

Voilà que j'en reviens, en la modulant, à cette phrase "on ne fait pas de la bonne littérature avec de bons sentiments". On pourrait dire : "de bons sentiments n'empêchent pas de faire de la bonne littérature, s'ils laissent circuler à côté d'eux autre chose de tout à fait libre, amoral, inconnu. Sinon ils l'asphyxient sous leurs gros sabots". Les artistes qui se sont trop inféodés à des théories ou à des groupes d'appartenance ont perdu cela.


Pour faire en core un pas de côté, cet échange sur un forum de poésie : l'un des auteurs écrit et poste beaucoup. Un autre lui dit "tu écris trop" et il répond "non, j'écris comme ça vient en ce moment" et un troisième dit alors : "oui, tu as raison, suis ton rythme. Après tu reprendras tout ça, tu les retravailleras. C'est comme une une "sculpture de soi".
J'ai trouvé ça très juste. On retravaille pour traquer les tricheries et les paresses, les emprunts malhonnêtes et les facilités, les coquetteries, les prétentions, les inhibitions, l'autocensure. C'est vraiment un travail "moral" sur soi par la forme, par une soumission à la forme de l'oeuvre. C'est surtout là qu'elle est, la morale d'un artiste.

J'ai le sentiment que Manset dans certains de ses derniers écrits "littéraires" se laisse aller à ses sentiments parfaitement névrotiques face aux grandes oeuvres littéraires qu'il a découvertes si tard, et se conduit comme un débutant qui singe ses maîtres, gêné aux entournures par ces habits dans lesquels il se sent un parvenu, en faisant des tonnes, du coup, tout ça pour tenter sans arriver à y croire d'être un "écrivain". Et comme il ne doit pas beaucoup aimer qu'on lui fasse des critiques même constructives, ça risque de durer pas mal.
Alors que pour moi il est vraiment un écrivain génial, mais par ses textes de chansons et tout ce qui s'y apprente dans ses textes en prose. Je n'ai jamais vu personne qui était autant fait pour la poésie et si peu pour la prose (ces deux soeurs siamoises).
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